Cette année, Roger a décidé de réduire la distance : seulement 117 km (139 avec les variantes) pour rejoindre Labeaume en Ardèche. Cette distance aisément accessible sur la journée a permis à tous de la parcourir en vélo, sans avoir besoin de monter dans les véhicules d’assistance. Si je ne me trompe pas seules 3 Amazones ont coupé (Myriam, Agnès et Liliane).
Quant aux plus costauds, ils ont pu s’offrir quelques variantes pour satisfaire leur appétit…Et forcément, en passant si près du Mont bouquet, il était difficile de résister :
« C’est comme si on t’offrait une glace à la fraise, et qu’on t’interdisait de la manger » dixit Patrick Roubaud.
Quant à la suite du week-end, les autres manches qualificatives pour le podium du Raid Amazones ont été : marches sportives, randonnées, piscine, Karaoké, visites, canoé et … sieste !
Jour 1 : Les différents niveaux créent les affinités, les groupes se forment naturellement :
– Le groupe de Liliane part légèrement en avance afin de conserver un bon timing : Jacques Vassure l’assistance du trio Alain Poly, Rémi, Liliane.
– A 7h30, le gros de la troupe se met en route avec nos 3 amazones Monique, Hélène et Myriam comme chefs guerrières, mais les nôtres tolèrent une présence masculine : une quinzaine d’ACRos males les accompagnent.
– Enfin, 10 minutes plus tard, les pseudos méchants plein de testostérone prennent la route.
Quatre jours de vacances devant nous, une météo qui s’annonce excellente, et un mistral à 60 à l’heure juste pour nous rappeler que l’exigence et la persévérance sont indissociables du cyclisme.
Avant Théziers nous doublons le groupe des 3 Amazones. Frédéric est là, confiant « heureux sont les simples d’esprit car le royaume des cieux leur appartient » : Il n’a pas roulé depuis le raid 2018, on le voit qu’une fois par an ! « Il s’entraine sans doute aujourd’hui pour le raid 2020 ? » dixit l’écureuil !
Rassemblement à Fournès pour la pause-café. Le groupe de Liliane vient de repartir il y a quelques minutes, Patchet et Patrick Roubaud propose le Mont Bouquet, une dizaine d’ACRos ne peuvent pas résister.
Cette fois, c’est juste avant la bosse de Saint Maximin que nous doublons le trio de Liliane. A Saint Siffret, Francky le petit nouveau dont la discrétion va être mise à rude épreuve pendant tout le séjour, crève. Puis direction le Bouquet côté Belvezet, et pour être tout à fait honnête, je n’aurai pas osé le monter par Brouzet les Alès.
Yvette Horner et Marc Madio nous encouragent (Marianne et Raphaël). David, Patchet, Patrick Roubaud, Denis, Jacques, Bernard, Francky, Cédric, L’écureuil et le Caribou sont là … bref « que des premiers de la classe ». Les premières rampes au- delà de 17 % sont les plus difficiles d’autant qu’elles sont faces au vent. On récupère sur des paliers à 8 /9 %.
Je grimpe avec le Caribou (Guillaume) et compte tenu de son braquet je fais le pari qu’il va coincer …je perds mon pari, il est monté avec un 42X23, sans compter qu’à la moitié de l’ascension, alors qu’il est à l’arrache debout sur les pédales je l’entends jurer : « Putain, mais il m’en reste une !!! »
…des premiers de la classe, je vous dis !
Nous redescendons prudemment mais sans tarder pour rejoindre Lussan où toute la troupe est déjà confortablement installée au pied du château.
L’après-midi, je retrouve ma douce et tendre (elle risque de lire le compte rendu, alors je m’applique à l’écriture). La longue descente en direction de Saint Jean de Marvejols est tellement agréable en tandem, de grandes courbes rapides en toute sécurité, c’est que du bonheur. Aux alentours de Saint André de Cruzières et Beaulieu nous faisons la route avec Monique et Hélène, les poilus de ce matin ne peuvent pas lutter, leur compagnie est tellement plus agréable !
L’arrivée sur Labeaume se fait donc plus tôt que prévu, les méchants encore plus en avance ont préféré savourer une bonne bière en nous attendant plutôt que de partir sur une deuxième variante.
Le classement provisoire du Raid Amazones :
Monique, Hélène,: 1 point
Liliane, Myriam, Agnès : ½ point (elles n’ont fait que la moitié du parcours)
Anne Mary, Marie, Viviane : 0 point
Tous rentrés en avance, à part un électron libre, libre au point de tourner 3 fois devant l’entrée de la Buissière sans la voir ! Au final après avoir lancé 2 véhicules à sa recherche et contacté tous les services d’urgences de la région, à 19h30 tout est entré dans l’ordre.
Jour 2 : Souvenirs d’enfance.
A l’heure où Patrick R. réveille Fitou allongé dans la salle d’activités, et que Labeaume est encore endormi, Viviane G. rentre de sa petite heure de course à pied. Quand je pense qu’elle va enchainer avec une rando de 19 km aujourd’hui !
Au menu des cyclistes : la croix de Bauzon avec 107 km et 2228 m de dénivelé. Toujours très nombreux, les groupes se forment, mais dans la mesure où rien n’est plat en Ardèche chacun va monter à sa main. Je commence à me radoucir en voyant dans le groupe de ce matin notre simple d’esprit de la veille : Fred. Sachant pertinemment qu’il a zéro km au compteur cette année, il a tout de même fait le choix de rouler aujourd’hui : chapeau bas !
La traversée de Largentière m’émerveille, la cité doit son nom actuel à des mines de plomb argentifère exploitées du X e au XV e siècle. Elle garde de ce passé un patrimoine architectural remarquable si différent des autres villages ardéchois (villages tous aussi remarquables, seule l’histoire est différente). J’aimerai tellement flâner dans ces ruelles médiévales, mais à défaut de visiter l’église gothique et son château, on s’arrête à la Caisse d’épargne afin qu’Albert puisse prendre sa revanche ce soir au babyfoot !
Le premier col de la croix de Millet à 776 m se déroule sans aucune difficulté. La fraicheur sous les châtaigniers est encore bien présente, le regroupement se fait au sommet, et nos 18 ACRos peuvent reprendre la descente sur Jaujac.
Une seule Amazone est présente ce matin : Myriam. Je n’ai jamais l’occasion de rouler avec elle, c’est la première fois que je la vois descendre et je suis impressionné par ses courbes…oups ses trajectoires ! Malgré son petit poids, il me faut appuyer pour rester au contact.
Puis nous attaquons les 15 km d’ascension de la croix de Bauzon pour arriver à 1300 m d’altitude.
Moins boisé que le précédent col et beaucoup plus ouvert, les genêts en pleine floraison offrent un panorama exceptionnel sur la vallée. On aura largement le temps de l’apprécier en attendant le coach qui monte au courage !
Déjà 50 km que Patrick R. veut boire une bière, on finit par s’arrêter à Loubaresse. L’accueil Ardéchois ne s’est jamais démenti tout au long de notre séjour. La patronne du bistrot est adorable.
Même en apprenant que Patchet a tué le chien de ses amis qui vivaient sur Barbentane, elle reste souriante ! (petit message personnel à l’attention d’Anne-Mary Hascoët : c’est de l’humour !… quand les propriétaires du chien ont appelé Patchet, celui-ci était déjà décédé !). Je suis obligé de rétablir la vérité pour éviter tout malentendu.
Nous repartons pour 30 km de descente :
– Fred : « Dis-moi, Serge t’avais pas un sac à dos ?»
– Serge : « au putain, je l’ai oublié à Loubaresse ! »
– Tout le groupe : « Patchet !!! Serge a oublié son sac à Loubaresse … »
Et voici notre Patchet remonter le col pour chercher le sac … « c’est à ça qu’on reconnait ses vrais amis » dixit Serge.
A son retour, 15 minutes plus tard, Albert s’adresse à Patchet exténué:
« T’aurais pas vu le mien là-haut, je crois que je l’ai oublié ! »
Nous reprenons la descente, le groupe se coupe en deux, la descente est technique avec une portion très dangereuse recouverte d’un mélange de sable et graviers. Si tout le monde passe sans crever, on aura de la chance … mais c’était inévitable, Albert perce à l’avant, il chute dans un virage, une voiture freine juste derrière lui pour l’éviter. La conductrice est paniquée, mais fort heureusement Albert se relève immédiatement. Il n’est pas choqué mais par contre la plaie est impressionnante. Merci Fred d’avoir été si réactif pour assurer les premiers soins. Je n’aurai jamais su arrêter l’hémorragie. Fort heureusement, nous venions juste de passer devant une maison de retraite. L’infirmière terminera les soins, il repartira les plaies désinfectées avec des bandages stériles autour du bras, et voici notre Albert rassuré. Tant pis pour nous, on n’aura pas réussi à le laisser !
Ce matin un joli groupe de marcheurs en profite également : Luc et Hélène, Jacques et Viviane, Alain P., Monique, Anne Mary et Agnès partent pour le cirque de Gens. Rando d’une dizaine de kilomètres dans de profonds défilés où la fraîcheur ombragée du bord de rivière contraste avec les falaises gorgées de soleil. L’après-midi, ils décident de faire un saut, pas dans l’Ardèche mais dans le néolithique, sur le sentier des Dolmens. Quant à la famille Tardieu, elle fait un saut beaucoup plus proche dans le temps, en 1942 tout de même. Raphaël tenait à revoir le Mont Gerbier de Jonc, où il allait garder les vaches à l’âge de 8 ans (à 14 ans il montait en vélo de Rognonas) !
Robert et la famille Truong sont allés au marché de Ruoms, la famille Martignago visiter une usine de Nougats, Raymonde, Martine et Nathalie visiter le village de Labeaume, Quant à Marie-Hélène, elle a tellement roulé la veille, qu’elle a préféré faire la sieste !
Au comptage provisoire du raid amazones :
Myriam : 1 point supplémentaire pour les descentes
Anne-Mary, Hélène, Monique, Agnès : 1 point
Viviane : 2 points (pour la course à pied et la rando)
Quant à Marie Hélène, elle n’a toujours pas décollé !
Jour 3 :
Patchet, l’Ecureuil et Guillaume enchainent leur 3ème jour de vélo. Ils tiennent à accompagner Jacques G. et Bernard sur la boucle de la grotte Chauvet avec quelques variantes supplémentaires.
Un groupe composé exclusivement de méchants qui rentreront pour midi après 90 km dans les gorges de l’Ardèche !
N’ayant pas récupéré des 2 jours précédents, aujourd’hui Agnès et moi prenons l’option Canoé en compagnie des Chaud, Di Vito, Patrick R. Roger et Alain H. Par principe, il est déconseillé de mettre un couple qui n’a jamais pagayé dans le même canoé. Agnès formera un binôme avec Alain, Roger montera avec moi, et les deux Amazones (Mimi et Marie) finiront par abandonner leur mari pour terminer dans le même canoé.
Après une initiation aux gestes élémentaires du pagayage enseignait par Cédric, les moins expérimentés (Agnès et Alain) ont travaillé la technique de l’échouage pendant toute la descente !
Quant aux filles malgré leur manque de fairplay évident, je dois reconnaître qu’elles se sont particulièrement bien débrouillées. Dommage que le mythe des 2 amazones si fières d’être arrivées
en tête, s’effondre quand Mimi se coince maladroitement le doigt dans la sangle du canoé !
Embarrassée de se trouver dans cette position si indélicate, elle n’ose rien dire …c’était pathétique, mais tellement amusant !
Comptage provisoire :
Marie-Hélène décolle enfin avec 1 point !
Jour 4 :
Déjà la fin du séjour pour les 50 ACRos et sympathisants. Une météo exceptionnelle nous a accompagnés et a contribué évidemment à la réussite de ce Raid. Un grand merci à Roger bien sûr pour tout le travail réalisé en amont et un itinéraire retour particulièrement réussi.
La montée de Saint Remèze à la fraiche se fait sans trop de difficulté même en tandem. Seul Roger éprouve quelques difficultés en raison d’une blessure au genou faite la veille en canoé. La pause-café s’apparente de plus en plus à une finale de Top Chef, toutes ces pâtisseries « fait maison » sont un délice. La descente des gorges de l’Ardèche et le passage du vieux pont à Saint Martin d’Ardèche sont un plaisir pour les yeux.
Un grand merci à Rémi pour l’assistance au retour et la prospection du coin pique-nique dans la Venise Gardoise à Goudargues. Un grand merci à Manu d’avoir veillé sur notre coach l’après-midi.
Merci à Jeannot pour son road-book qui nous a été bien utile quand on se retrouve forcément esseulé en tandem. Merci à Jean-Pierre pour la conduite du fourgon et ta bienveillance. Merci Patchet pour ce que tu es.
Pour reprendre le discours de Raphaël : nous avons beaucoup de chance de construire de si beaux souvenirs, alors regardez le meilleur chez chacun, et prenez le temps de dire aux gens qu’on les aime…
Oups, j’allais oublier l’essentiel :
N’en déplaise aux petites jeunettes, et sans la moindre hésitation le Raid Amazone est remportée par Hélène Berthaud – Viviane Ginoux – Monique Rochette