L’ alerte orange prévue par météo France dans le ciel d’Ardèche vendredi soir se traduira finalement par une petite ondée au-dessus de Saint-Félicien.
Sans doute grâce à un Karaoké à 3 voix (après dîner et un apéro à la Tourtel et au jus de pommes) d’une justesse inégalée, qui aura le mérite de garder le Parking D2 étonnement vide
Levé 6 heures, Patchet est déjà debout depuis 1 heure ! Curieusement le parking s’est rempli pendant la nuit, la tente de Nico se retrouve au milieu des véhicules.
No stress, aucun de nous 3 n’a l’intention de faire un temps, inutile de rentrer dans le sas trop tôt et subir une attente interminable.
Après dépose des affaires de toilette à la consigne pour « l’après-cyclo », nous entrons dans le sas à 7h20 pour le départ à 7h30.
A cette heure-ci, l’Ardéchoise Vélo Marathon est déjà partie pour 277 km et 5305 m de dénivelé ! L »écureuil et moi, nous nous engageons sur la Volcanique (176 km et 3210 m de dénivelé), Patchet est à l’écoute de son coeur, il nous accompagne jusqu’au Gerbier en cyclo, s’il se s’en bien il filera sur les Sucs (233 km et 2245 m de D).
Le départ est donné à 7h30 par Gérard Mistler (président de l’Ardéchoise) et Robert Marchand (107 ans), nous passerons trés exactement 30 minutes plus tard sous l’arche de départ !
Même en cyclo, nous doublons naturellement des centaines de cyclistes voir des milliers (environ 14000 au départ) . Notre ambition avec Nico : s’arrêter à tous les ravitos, et déguster la crême de marron !
On n’a même pas réussi à atteindre cet objectif, les ravitos sont bien trop nombreux, et les premiers arrivent beaucoup trop tôt :
on fait l’impasse sur ceux du col du buisson, Nozières, Lamastre. Finalement nous attendrons Le Cheylar (au pied de Mézilhac) pour s’arrêter. Je déguste ma premiére tartine à la crême de marron : » je ne suis venu que pour ça ! » et un cyclo qui m’approuve : « dommage qu’il faille faire du vélo pour celà » … »
Montée de Mézilhac, même en cyclo Patchet est devant, il s’adresse finalement à Nico : » mon coeur bat au rythme d’un métronome… » ou quelque chose comme ça, j’étais trop loin pour l’entendre » …je pars faire les Sucs » .
Nico va rester toute la Volcanique en ma compagnie, malgré ses talents de grimpeur, son cerveau se formate facilement en mode rando. La montée sur le Gerbier me rappelle notre périple en tandem en 2013 avec Agnès sous le déluge : la route s’était transformée en rivière, nous zigzaguions entre les massifs de genêts qui avaient glissés des bas côtés de la route.
Nouveau ravito au col de Mézilhac avec saucissons, fromages et toujours crème de marron… La météo est sublime, un peu froid sur le Gerbier (1417 mètres), nous basculons en direction de Saint Martin de Valamas avec les coupes-vent. Patchet, lui, est passé depuis longtemps et a poursuivi sur le plateau, parsemé de Sucs (cheminées volcaniques) en direction des Estables, l’endroit même où Raphaël venait garder les Vaches en 1942 .
Au Ravito de Saint Martin de Valamas, un cycliste passe à bloc au milieu de tous les piétons/cyclistes. Il joue sans aucun doute la gagne sur l’Ardéchoise : il en est au 155 ème km, nous au 110 ème.
A partir d’ici, la route est à nouveau commune pour les 6 parcours et fort heureusement privatisée, c’est un régal. Je trouve seulement que les randonneurs manquent un peu de discipline en montant un peu trop à gauche, créant ainsi des situations dangereuses pour les coureurs qui jouent un chrono sur l’Ardéchoise et les Sucs. Il faut avouer que nous sommes à nouveau très nombreux.
Et qui voit-on dans Rochepaule, celui qui se trouve toujours là où on ne l’attend pas : l’électron de l’ACR, le Don Juan de la petite reine : Fitou !
Toujours dans la difficulté, toujours au courage, respect !
Finalement, un costaud me double, j’en ai assez de rouler en cyclo, (chasser le naturel, il revient au galot…) il m’explique qu’il joue l’Ardéchoise en moins de 8 heures, je décide donc de l’aider dans Lalouvesc.
Le retour est une descente de 25 km sur Saint Félicien, je profite à bloc de ces derniers instants.
Sous l’arche d’arrivée, nous attendons avec impatience Fitou (il s’était engagé sur les Boutières 125 km et 2400 m de D) et Patchet. Le timing est parfaitement respecté, je venais juste de prendre le portable à la main, en disant « ils ne vont pas tarder » Ils arrivent quasiement en même temps, Patchet ayant fait 107 km de plus…Respect à tous les deux !
Si belle Ardéchoise, d’une organisation sans faille, et dans un profond respect de l’environnement qui va au delà du label green cycling.
Le bénévolat et l’accueil restent l’atout majeur de cette cyclo hors normes, puisse qu’elle dure le plus longtemps possible…
Olivier MM