Un soir entre 2 , il y a des choses qui se disent et se signent.
Après il faut les assumer…
Alors 2 ACRos s’en sont allés dans les Flandres Belges pour se mesurer aux Tour des Flandres 2023.
Ils ont beau regarder la météo tous les jours, celle-ci ne change pas… La pluie est annoncée et va perdurer toute la journée.
Les voilà au départ, le sourire malgré la pluie, le vent et le froid. Heureux et fiers d’en découdre.
Les 100 premiers km se passent à merveille, grâce au vent dans le dos et l’absence de côtes mais pas à cause de la pluie qui redouble d’intensité (30km/h de moyenne).
Le moral, le sourire et l’humour sont encore présents…
Par la suite cela se complique car le vent c’est bien dans le dos mais quand on tourne à 180° cela devient moins marrant avec la pluie et les secteurs pavés.
150ème km environ, les difficultés arrivent, comment vous dire… je n’ai pas de mot simplement « il faut le vivre pour y croire ».
21 Monts et 7 Secteurs Pavés (voir photo)
Nous avons décidé de rester ensemble car autour de nous les crevaisons, les problèmes mécaniques et les chutes tombent comme des mouches.
Nous voilà au 1er Mont, le Wolvenberg 700 m à 7,9% de moyenne et une pente à 17,3% pour se mettre en appétit. Nous enchaînerons les 6 suivants avec prudence car la route est encore longue. Nous voici devant le Mur de Grammont. Comment vous dire sous la pluie, la boue sur les pavés et avec un passage 19,8%, la montée se complique. Mais la foule est présente, le lieu est magnifique, cela nous transcende, c’est évident.
Ensuite, plus un moment de répit, nous enchaînons Valkenberg et Eikenberg pour digérer le Mur de Grammont.
Nous sommes sur une nationale, nous prenons un virage à gauche et la devant nous le Koppenberg. Quand vous le regardez d’en bas, on dirait que les cyclistes vont tomber en arrière. Étroit, des pavés, une pente à 22%, nous entamons la montée, devant tout le monde déchausse, il faut crier pour se faire le passage et ne pas poser pied à terre. Le corps sur l’avant du vélo, les cuisses en feu et le moral qui ne flanche pas… ça monte, ça grimpe.
Il nous reste une cinquantaine de km, la pluie redouble, le froid s’installe de plus en plus. Avant les 15 derniers km, ils nous restent à gravir 10 monts sur 35 km.
A ce moment-là, vous avez votre corps qui vous dit : « tu sais si tu passes par là on est à 20′ de la voiture ». Et oui car le final se passe autour de l’arrivée dans un rayon de 20km.
Bref, on n’a pas fait autant de km pour abandonner.
Taaienberg 16%, Kanarieberg 14%, etc… jusqu’au fameux Oude Kwaremont, 2 km de pavés avec une pente qui varie de 4% à 11,6%. Au bout de 210 km, les mains n’ont plus envie de tenir le guidon sur ses pavés. Vos cuisses sont tétanisées par le froid et l’effort. On baisse la tête, on décroche le cerveau et on envoie car la fin est proche.
Oui enfin presque, juste après la descente, virage à droite est là pour vous achever le Paterberg ; 400 m de pavés avec une pente qui varie de 12,9% à 20,3%.
On a y pensé de descendre du vélo, mais cela est bon, on est maso, on a envie d’en découdre.
Heureusement que les 15 derniers Km sont en faux plat descendant avec le vent dans le dos,
Et voilà, c’est fait, Cédric et Serge on parcouru les 240 km avec 2200 de D+ en un peu plus de 10H.
« On y retourne quand ???? »